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Santo Antao « l’Inaccessible »

Deuxième jour

Santo Antao 1 : canyon à Cha de Morte

On part le matin de la pension du village de Cha de Morte vers neuf heures en redescendant une partie de la route qu’on a un peu peiné à monter la veille et, comme c’est dimanche, cela permet de voir qu’il y a du monde dans la petite église. Assez vite, on arrive au bord d’un canyon dont les parois jaune ocre forment un à-pic de plus de cinquante mètres, le fond étant un lit de graviers et de rochers gris formant un contraste surprenant.

Dans la descente, nous croisons un père et sa fille, elle portant une charge sur sa tête. Ce ne sera pas la seule fois où on assiste à ce genre de choses : les femmes portent, les hommes… heu.. montrent le chemin ? Une fois remontés de l’autre côté (après avoir mouillé la casquette dans le ruisseau), on se retrouve sur un chemin pavé d’un mètre de large qui surplombe à gauche le canyon qu’on vient de franchir et à droite un autre canyon tout aussi vertigineux. Heureusement qu’il y a un parapet en pierre de chaque côté ! La chaleur sans vent est assez torride et une partie d’entre nous en souffre. Mais en montant encore un peu, il y a quelques arbres qui nous procurent des traces d’ombre.

Après la traversée d’un très petit village semé le long du ruisseau, nous faisons la pause de midi près d’une cascade dans une clairière ombragée dont la relative fraîcheur est la bienvenue.

  Santo Antao 2 : dykes

A peine notre clairière quittée, le paysage devient aride, d’une beauté sauvage extraordinaire : le chemin pavé monte très raide avec souvent des marches à travers une forêt de dykes, ces hauts murs d’une épaisseur d’un mètre en lave refroidie et qui peuvent atteindre vingt mètres de haut. Jamais je n’ai vu un tel spectacle de roches, de pics, de crêtes dans un col qui se resserre de plus en plus jusqu’à finir par une fissure où un courant d’air frais est le bienvenu. Le plus impressionnant est de considérer le travail titanesque de ceux qui ont dû construire cette route invraisemblable pour relier deux vallées : non seulement elle est pavée avec un parapet de chaque côté mais en plus elle est large d’un mètre cinquante environ au minimum. Même dans les cols les plus fréquentés des Alpes, il n’y a eu un tel travail pour au final assurer la circulation entre deux vallées pas si habitée que cela. Ceci dit, cette route n’est quasiment plus fréquentée car une autre route, plus longue, a été creusée plus loin pour permettre le passage des voitures. Ici, les zigzags de trente ou cinquante mètres avec des pentes de vingt cinq pour cent avec des escaliers ne permettent qu’au mieux les convois d’ânes, même pas les charrettes à cause des marches.

  Après le col où nous ne restons pas car les parois fragiles qui nous surplombent peuvent être dangereuses (chutes de pierre provenant de la paroi à pic très friable), nous redescendons tranquillement vers le village très en contrebas. Là aussi, le chemin zigzague en pente raide, mais cette fois, nous sommes le plus souvent à l’ombre. ce côté de la montagne est un peu moins aride et il y a même quelques fleurs, comme toujours assez rares au Cap Vert. Très en bas, on arrive au niveau des cultures en terrasse qui entourent le village de Urgeiro. Nous y prenons un verre dans un café avec une vue superbe sur la vallée en direction de la mer. Pour ma part, j’aurais volontiers continué la marche en remontant la route en direction de notre pension mais le guide n’a pas voulu séparer notre groupe. Dommage car cette route est vraiment impressionnante : elle monte en quelques kilomètres de moins de quatre cents mètres d’altitude à plus de mille deux cents, accrochée au bord d’un précipice qu’on longe tout le long. A plusieurs reprises, elle est en travaux de réfection, les pluies d’octobre ayant sévi ici aussi. Arrivé au col, le minibus fait un arrêt, ce qui permet de contempler la route (ou plutôt la piste) que nous venons d’emprunter.