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Site de Corinne et Patrick : voyages


Santiago « l’Africaine »

Deuxième jour


Santiago 1 : route vers Tarrafal

Après une courte visite de la ville et du marché (due à un problème de dos de Michel qui a effectué une visite de contrôle à la clinique), nous partons en minibus pour le nord de l’île de Santiago. La route goudronnée se transforme assez vite en route pavée, l’une et l’autre avec des ralentisseurs à bosse assez fréquents.

A plusieurs reprises, le chauffeur s’arrête pour que nous puissions prendre des photos et toute la beauté de l’île commence à nous apparaître : reliefs très accentués, vallées vertigineuses, quelques cultures en terrasse, maisons et petits villages très dispersés. A mon grand soulagement, le chauffeur est prudent et roule très correctement et c’est aussi le cas des autres (peu nombreux) véhicules que nous voyons.


Le début du chemin pour la randonnée est une piste pour voitures qui monte tranquillement sur une crête qui surplombe les différentes vallées. Même s’il fait très chaud, il y a quelques arbres qui limitent la chaleur mais surtout, juste avant et pendant la pause de midi, un brouillard assez épais se forme sur notre crête par trente degrés !

Juste en repartant, il y a un groupe de Capverdiens qui construisent quelque chose vers le refuge où nous avons mangé. Pour eux aussi, c’est la pause et ils sont en train de déguster… un singe ! Ils l’ont tué dans la matinée et l’ont fait rôtir sur place.

On commence la descente sur le grand chemin jusqu’à un relais de télécommunication où la vue sur la vallée jusqu’à la mer est magnifique. Commence alors la descente sur un sentier très raide et en partie caché par l’herbe et la végétation. De part les rencontres que nous ferons, cette randonnée est une des plus remarquables que nous ayons faites.


Santiago 2 : vue de la crête



Santiago 3: femme au fagot

    Nous rencontrons d’abord une ou deux personnes qui cultivent quelques mètres carrés par ci par là sur les pentes à plus de trente degrés (de pente et de température !). A chaque fois, c’est un petit bonjour avec le sourire.
    Un peu plus bas, nous traversons ce qu’on peut considérer comme une ferme isolée. En fait de ferme, il s’agit d’un enclos en pierre où il y a trois cochons, un bâtiment principal sans étage d’environ huit mètres sur quatre qui sert à la fois de résidence, d’étable… et d’un petit bâtiment en pierre. La courette sert de cuisine, où une femme est en train de plier le manioc à côté d’une marmite qui chauffe doucement sur des braises dans un foyer constitué de trois ou quatre pierres. Si l’ensemble est très pauvre, ce n’est pas la misère : les gens ont le sourire et nous accueillent chaleureusement. Cette petite maison est très haut sur la montagne, avec une autre un peu plus loin : il nous faudra près de trois heures pour arriver en bas dans le village et le chemin est difficile. Cela veut dire que tout doit être ramené à dos d’homme dès qu’il faut autre chose que ce qui est produit à grand peine sur place, dans les cultures en escalier que nous traversons depuis un bon moment.

Plus bas sur le sentier, une femme avec un gros fagot sur la tête nous rattrape puis nous dépasse lors d’une pause. Elle descend pieds nus sur les pierres et les graviers alors que nous, nous avons du mal sur le chemin en pente raide avec nos grosses chaussures de marche. Et les premières maisons sont loin en contrebas !


Santiago 4: transport d'un cochon

A plusieurs reprises, nous croisons des jeunes qui reviennent de l’école. parfois pieds nus, le plus souvent en tongs, ils en ont pour plus d’une heure à remonter jusque chez eux. Leur gentillesse s’exprime aussi par de petits gestes comme tenir une branche d’arbre gênante quand nous passons à leur niveau.

Presqu’en bas de la descente, nous croisons deux hommes qui portent sur leurs épaules un genre de civière avec un gros cochon vivant de plus de soixante kilos ficelé dessus. Ils peinent beaucoup, à cause du poids du cochon mais aussi à cause de la très forte pente et des zigzags du chemin. Et leur village est encore loin !

Un peu avant dans la descente, certains passages étaient très délicats car éboulés dans les endroits les plus raides, conséquences des très fortes pluies (plus de quarante centimètres en deux jours) qui étaient tombées sur l’ensemble du Cap Vert trois semaines auparavant. Il n’est pas impossible que ces orages au Cap Vert soient à l’origine de la tempête tropicale qui a frappé Haïti quelques jours plus tôt puis la vague de fortes pluies en France juste avant qu’on commence notre voyage (parcours classique des systèmes dépressionnaires de l’Atlantique Nord). Les dégâts seront particulièrement visibles tout en bas où une maison avait été emportée par le torrent.


Dans notre groupe, cette descente assez raide laisse des traces : plusieurs glissades et la fatigue sapent le moral d’une partie du groupe. Il est vrai qu’elle ne correspond pas vraiment au niveau 2 de randonnée donné par Allibert qui est censé être plus tranquille que cela surtout pour un premier jour « de mise en jambe » même si Corinne et moi on est ravi de cette balade. Il faut dire qu’Edmond commence à être un peu malade, ce qui n’arrange pas les choses surtout avec la température à laquelle il faut s’habituer.

A la fin de la randonnée, les choses se gâtent un peu. D’abord, comme le minibus emprunte le lit du torrent (la route ayant été détruite par les pluies), on se fait secouer « comme des pruniers » alors qu’on ne roule guère plus vite que six ou huit kilomètres à l’heure. Ensuite, à l’arrivée de nuit à Tarrafal, on prend un escalier pas éclairé puis un pont plein de trous béants pour rejoindre l’hôtel. Enfin, à l’hôtel, on tente de nous loger à deux couples par appartement dans des bungalows. Après protestations (l’hôtel comprend une trentaine de bungalows pratiquement tous inoccupés), on se retrouve bien à un couple par bungalow. Sauf qu’il n’y a qu’un filet d’eau plutôt fraîche en guise de douche ! La nuit laisse un souvenir mitigé à la plupart : certains ne dorment pas à cause du bruit des vagues sur les rochers, d’autres ont eu droit au roucoulement des pigeons et aux aboiements des chiens.