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Site de Corinne et Patrick : voyages


Santo Antao « l’Inaccessible »

Premier jour

Nous partons de l’hôtel très tôt pour prendre le bateau à destination de Porto Novo. Ce n’est pas un énorme ferry mais sa capacité maximale (quatre cent cinquante places) n’est pas loin d’être atteinte. A mon étonnement, il y a une majorité de touristes, la plupart en grosses chaussures de marche. La traversée dure moins d’une heure avec une mer calme (juste un peu de houle), ce qui n’empêche pas quelques rares personnes d’être malades.

A Porto Novo, nous montons non pas dans un minibus (pourtant nombreux sur le port) mais dans un pick-up à plateau avec des bancs en bois où nous nous entassons avec les bagages. On se fait beaucoup secouer au début de la route car celle-ci est en réfection et nous empruntons une piste chaotique tracée dans un champ de blocs de lave. On retrouve une route pavée quand on attaque la montagne où la végétation apparaît au fur et à mesure que nous montons. Après un bref arrêt à une boutique à touristes où il n’y a pas grand chose d’intéressant, nous continuons à grimper jusqu’à un grand cirque qui est un ancien cratère.

Santo Antao 1 : graminées

Il est plus de onze heures quand nous commençons la randonnée, ce qui ne nous empêche pas de nous arrêter au bout de dix minutes dans une maison isolée pour qu’Edmond et Jean-Pierre boivent une tisane d’aruda. Au dire de notre guide, c’est un remède souverain contre les problèmes intestinaux dont ils souffrent tous les deux.

 

Dès que nous repartons (vers onze heures et demi), le paysage qui s’offre à nous devient grandiose : tout le flanc du volcan est couvert de graminées qui ont une fantastique couleur rose quand on les regarde d’en bas ou de côté et pourpre quand on les regarde d’en haut. S’y mêle le vert clair d’autres herbes sur fond de crêtes découpées et de gorges profondes que nous commençons à monter jusqu’à la pause de midi sous quelques arbres qui sont les bienvenus vu la température.


Un peu plus haut, au niveau de la crête, on peut voir d’un côté l’ensemble de l’ancien cratère avec ses flancs verdoyants couverts par endroit de cultures en terrasse, de l’autre le versant qui descend jusqu’à la mer. Un petit bout de chemin et à nouveau une crête, après être passé vers quelques maisons abandonnées mais avec un petit jardin entretenu. Pourtant, on a vraiment l’impression d’être loin de tout.

Juste après, le chemin devient carrément sublime :nous suivons l’un des rebords des anciens lacs de lave, large d’un bon mètre, avec un à-pic à droite avec vue sur tout le volcan éteint depuis longtemps, où on aperçoit au loin les maisons isolées et les petits villages le long de l’unique route pavée. A gauche, c’est une muraille de plus de deux cents mètres qui nous surplombe. Et en plus on est à l’ombre ! Ce chemin extraordinaire dure plus de cinq cents mètres et débouche sur des collines érodées avec les mêmes graminées roses et pourpres que durant la montée, mais là, par endroit, le sol est une épaisse couche de graviers blancs.

 


Santo Antao 2 : à flanc de montagne
  


Santo Antao 3 : dykes sur les crêtes



Sur les crêtes qui nous dominent, on remarque d’étranges murs de cinq à trente mètres de haut sur un de large et dix à vingt de long, formant plusieurs alignements qui descendent vers la vallée. J’émets l’idée de coulées de laves fluides dans des amas de cendres volcaniques et en fait je ne tombe pas bien loin : ces formations s’appellent des dykes (ou dikes) et sont faites habituellement de coulées de laves dans des fissures. Elles peuvent atteindre de un à cent mètres de large dans certains volcans. Ici, je pense que mon hypothèse est la bonne : les dykes sont trop semblables les uns aux autres pour être créés dans des fissures dans de la roche dure, sachant qu’autour de nous je ne vois que de la roche très tendre, voire du sable aggloméré. Surtout, on a l’impression que ces formations divergent à partir d’un point unique, comme si il y avait eu une fontaine. En tout cas, l’effet est saisissant, surtout dans le soleil couchant où les dykes émergent tels les dents d’un géant.


Au bout des deux tiers de la descente, nous retrouvons des cultures à flanc de coteaux avec des ouvriers qui plantent des patates douces. Arrivés en bas, ceux qui sont fatigués remontent à la pension dans le camion de celle-ci tandis que nous continuons à pied, le guide nous indiquant qu’il ne reste qu’une demi-heure de marche sur la route. En fait, il nous faudra plus d’une heure avec une montée très raide vers la fin. Mais cela permet, malgré la fatigue, de voir les maisons et les gens de Santo Antao. Ceux-ci me semblent un peu plus froid , un peu moins accueillants qu’à Santiago. D’un autre côté, les maisons semblent un peu moins pauvres, un peu plus pimpantes avec, comme toujours au Cap Vert, des couleurs parfois un peu « flachi ». Et les chiens sont moins calmes aussi !

La pension est très neuve (ou rénovée récemment) mais pas complètement finie : dans notre chambre, il y a bien un chauffe-eau pour la douche mais celui-ci n’est pas branché. Résultat : douche à l’eau froide (sinon, il faut faire la queue pour la salle de bain commune). Il manque aussi le vasistas de séparation entre la salle de bain et le couloir. Le repas, comme très souvent, est simple mais bon et copieux.