une masse inébranlable peut-elle ?tre bougée
par une force irrésistible ?
Comment nous est venu cette passion pour la menuiserie? C'est toute une histoire.
Les prémices ont commencé quand Corinne a refait les deux meubles de notre cuisine puis un meuble pour la chambre de Sébastien, avec un outillage très minimal (le seul appareil électrique étant une défonceuse).
En fin 2004, un besoin se fait sentir: il nous faut une deuxième bibliothèque, la première « explosant » sous les livres et les classeurs de documents. On commence alors à chercher chez les marchands des environs. Le constat est vite fait : rien ne nous convient vraiment et la seule bibliothèque qui pourrait faire l'affaire me semble chère pour ce que c'est. Je propose alors une idée délirante à Corinne, sachant qu'on a que peu d'outils (une défonceuse, quelques ciseaux à bois, quelques limes, une ou deux scies...): et si on la faisait nous même ? L'idée est d'autant plus délirante que je dessine un plan d'enfer : moulures de partout, sculptures sur les panneaux, pieds en volute régence, montants avec découpes... Quel est le risque? Quelques planches et quelques heures de travail perdues !
A partir du schéma que j'ai fait, Corinne calcule avec exactitude nos besoins. Nous trouvons un marchand de bois et matériaux qui fait de la découpe à la demande et nous lui soumettons le projet. Pour un prix raisonnable, nous nous retrouvons avec un tas de planches, de plateaux et de poteaux rabotés et nous nous mettons à la tâche, toujours sans investir dans du matériel. Quelques mois plus tard, nous avons une magnifique bibliothèque, où les motifs de décoration sont une création originale (voir bibliothèque dans la page Grands Meubles).
A partir de là et puisque le projet nous a vraiment enthousiasmé, se pose la question : et maintenant on fait quoi ?
Il nous est apparu que pour continuer, il fallait investir dans du matériel « lourd ». Aussi, à l'été 2005, nous achetons une combinée à bois toupie / dégauchisseuse – rabot / scie et nous nous lançons, après avoir converti notre garage en atelier de menuiserie.
Les meubles commencent alors à défiler: table de salon pour Valérie, commode, lit, chevets... En parallèle des meubles(et puisqu'eux mêmes sont souvent sculptés), on se met aussi à la sculpture: corbeilles à fruits, porte-clés, lampes...
J'ai voulu aussi tâter du tournage. Mais là, au lieu d'investir dans du « lourd », j'ai pris un modèle très bas de gamme, histoire de savoir ce que je serais capable de faire dans ce domaine. Après une période d'apprentissage et de tâtonnement, les petits objets se succèdent. Ce ne sont jamais des réalisations complexes mais le tournage est assez sympa et on a vite un résultat : trois à quatre heures pour un petit tonneau, vingt heures pour une bonbonnière. Rien à voir avec les centaines d'heures de la banquette et des deux fauteuils!
Avec un peu de recul, on peut dire que cette passion est une vraie réussite. Elle nous a permis de nous faire plaisir (rien de mieux que de comptempler un meuble qu'on a fait soi même surtout si celui ci est joli) et de faire plaisir autour autour de nous via différents cadeaux. Et puis, il y a le plaisir de réaliser tout cela à deux. Bien sûr, beaucoup d'étapes peuvent se faire tout seul. Mais pour raboter, pour tenir un plateau de trente ou quarante kilos lors du sciage, pour assembler et coller plusieurs éléments en même temps, il est préférable d'être à deux. Et c'est beaucoup plus sympa !
Au fil du temps, on s'aperçoit aussi d'une chose : si nos meubles ou créations ne sont pas parfaites (on y sent "l',artisanat", ne serait-ce que le poli de surface ou parfois les fentes ), on se remonte le moral en visitant des magasins ou des artisans, où maintenent on détecte beaucoup plus tous les défauts !
Mais il y a aussi quelques ratés. Sur plusieurs créations, on a fait un collage en losange (table de salon de Valérie, table de salon de Pierre-Henri, tables de chevets de Sandrine). Tous les losanges ont éclatés dès que ces différents meubles ont été déménagés dans des appartements chauffés, bien plus secs que notre maison. Ce qui est en cause ici, c'est la conception même en losange : le bois ne travaillant qu'en largeur, les déformations dues aux varaitions d'hygrométrie ne sont pas homogènes et le bois ne peut que fendre. mais cela, on ne comprend que trop tard.
Un autre raté du même genre, ce sopnt les plates bandes qu'on avait collé au lieu de les laisser flottantes. Des fentes sont apparues au début de l'hiver sur certaines d'entre elles, la colle étant plus solide que le bois. Mais au contraire des tables de chevet de Sandrine, les meubles avec plate bande ne sont pas à refaire.