On dit d'un accusé qu'il est cuit
quand son avocat n'est pas cru
Nous arrivons à la Pirogue sous un ciel très gris qui donnera même quelques
gouttes de pluie un peu plus tard. Cela change de Trou aux Biches ! A la
réception, je suis frappé par l'odeur très forte des frangipaniers, alors que le
hall est immense et ouvert en plein vent. Au mur, une magnifique peinture de
quatre mètres sur deux représente la baie de Tamarin avec le Morne.
L'hôtel est construit sur une ancienne cocoteraie et le parc en est issu.
L'aspect assez drôle de la cocoteraie, ce sont les cocktails ou même le lait de
coco servi au bar dans leur noix cueillies sur le domaine.
Sur l'ensemble du séjour, j'ai trouvé le personnel de la Pirogue beaucoup
plus accueillant et sympathique qu'à Trou aux Biches, parfois un peu trop
(proposer d"ouvrir les couvertures" le soir à neuf heures trente n'est vraiment
pas dans nos habitudes !)
En revanche, on perd les couchers de soleil au bord de la plage : non seulement
le temps plus gris les diminue, mais le restaurant principal (moins bon et plus
"international") est situé dans la cocoteraie sans aucune vue sur la plage.
Quant à la chambre, si elle est un peu plus petite que la précédente, elle
est tout aussi bien agencée.
Seul bémol de la semaine : les animations le soir au restaurant principal sont
bruyantes et le bruit porte jusqu'à notre bungalow. De même, les bungalows étant
doubles et mal insonorisés, on "profite" aussi des conversations des voisins.
Contrairement à Trou aux Biches, la Pirogue essayait d'animer les soirées,
notamment au niveau des repas du soir. Si de manière générale on était un peu
trop en nourriture internationale, il y eut aussi des soirées "à thème". La
soirée la plus remarquable a été la soirée Mauricienne, où les cuisiniers
s'étaient établis sur la pelouse avec leurs fourneaux et leurs barbecues. La
décoration fut impressionnante: il y avait de gros poissons d'environ cinquante
centimètres de haut mais tout en glace, éclairés par des spots qui les
magnifiaient. Autant dire qu'entre la température du soir plus les spots à
quelques centimètres, les sculptures fondaient très rapidement, même pour des
blocs de plusieurs kilos !
La soirée Séga fut la seule où on a tenté de participer aux animations
nocturnes. Le Séga est à la fois la danse et la musique issues des esclaves
noirs dans les plantations. Si la partie Séga traditionnel était assez sympa
(surtout avec la démonstration des différents instruments), la partie Séga
moderne nous a fait fuir en moins de dix minutes. Il est vrai que ce genre de
spectacle où les acteurs sont des professionnels est tout sauf spontané, ce qui
en ôte tout le charme.