une masse inébranlable peut-elle ?tre bougée
par une force irrésistible ?
S'il y a eu une journée particulièrement réussie, c'est bien celle de la
promenade en catamaran à l'Ilot Gabriel, depuis le trajet en taxi (avec un
chauffeur intarissable) jusqu'au retour.
Vers 9 heures, nous prenons place sur le Sheranda, catamaran pas trop gros
(environ une douzaine de touristes et trois hommes d'équipage plus un
photographe) puis partons vers le large.
A peine à un kilomètre de Grande Baie, nous croisons tout un banc de dauphins et
les quatre catamarans (nous compris) les accompagnent pendant environ dix
minutes.
C'est un spectacle magique que de voir nager des dauphins, certains faisant même
des cabrioles au dessus de l'eau. Ils nagent tantôt à distance, tantôt à moins
d'un mètre du bateau, voire même sous l'étrave ou entre les deux flotteurs. Pour
nous qui sommes tout à l'avant, c'est absolument fantastique !
Après avoir contourné Coin de Mire, la mer est plus creuse et le bateau nous secoue un peu, nous arrosant parfois mais à condition d'être vraiment tout à l'avant. Parfois, on arrive à voir des poissons volants, brèves flèches d'argent qui frôlent la surface. Le seul bémol de cette traversée d'environ une heure c'est que malgré le vent, le catamaran avance essentiellement au moteur, ce qui est un peu dommage.
L'arrivée à l'Ilot Gabriel ressemble à un parking : tous les catamarans (six ou
huit) arrivent à peu près en même temps et s'amarrent dans le seul coin où il y
a suffisamment d'eau pour s'arrêter après une passe très étroite. Si la quasi
totalité des touristes vont sur la plage, nous deux allons nager avec palmes,
masque et tuba dans le récif de corail pour voir les poissons et tenter de les
prendre en photo. Le problème, c'est qu'on est à marée basse et que les coraux
affleurent presque la surface. Du coup j'ai tendance à m'écorcher dessus.
Juste avant le repas nous prenons l'apéritif sur le pont en admirant l'îlot et
la barrière de corail puis, après le repas, je repars nager un peu, mais cette
fois en direction de la plage. Comme on est sur un îlot en pleine mer, l'eau est
quand même légèrement fraîche par endroit.
Après un rhum-café "bien dosé" (moitié rhum vanillé, moitié café), nous repartons vers Grande Baie, de nouveau avec tous les autres catamarans (auraient-ils tous un horaire précis à respecter?). La différence avec l'aller, c'est que maintenant on navigue uniquement à la voile, avec une mer un peu plus creuse, la houle étant de plus d'un mètre. Cela secoue bien et on est beaucoup moins nombreux à l'avant qu'à l'aller. Si le soleil est légèrement voilé, ce n'en est que mieux car la température est toujours aussi douce et on ne risque plus le coup de soleil. On se fait un peu arroser dans certains creux, malgré la hauteur des flotteurs. Et si on ne rencontre plus de dauphins, on a quand même droit à quelques poissons volants.
En bref, une magnifique journée pleinement réussie.