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De choses et d'autres

Gras des villes et bras des champs

Quand on est dans les campagnes, on est frappée par la condition physique des gens et pas seulement les enfants. On a vraiment sous les yeux l'image de l'éthiopien de marathon, pas très grand, musclé, et un peu maigrichon. Mais dès que l'on est dans une ville d'une certaine importance, la différence est frappante : sans être très fréquente, l'obésité y existe et les "petits ventres ronds des quadra ou quinquagénaires pas vraiment une rareté. L'embonpoint touche aussi les jeunes. C'est toute la différence entre les gamins qui doivent parcourir à pied cinq ou sept kilomètres pour aller à l'école ou faire la corvée d'eau avec une nourriture à la maison pas toujours très riche et ceux qui prennent le bus privé ou le taxi tricycle pour se déplacer en ville. On le verra aussi à Addis-Abeba dans le restaurant haut de gamme où les diplomates et riches fonctionnaires ainsi que leur famille n'ont visiblement pas la même alimentation (et le même tour de taille) que les paysans situés à cinq ou six heures de marche de la ville la plus proche.

les tricycles bleus

Ethiopie Il y a les voitures Fiat, hors d'âge, peintes en bleu et qui semble ne tenir que par miracle en un seul morceau. On les voit surtout à Addis-Abeba.
Et puis il y a les tricycles bleus, taxis également, qui pour quelques Birr vous emmènent un peu plus loin. On en utilisera aucun mais on en verra beaucoup.

Ils ont beau être minuscules, ils arrivent quand même à transporter jusqu'à quatre personnes en plus du chauffeur, bien évidemment tassés comme des sardines. C'est un spectacle en soit que de voir se déplier une, deux puis trois et enfin quatre personnes qui sortent de ces engins. On les voit peiner dans les côtes, zigzaguer dans les rues, cahoter dans les trous. Il y en a partout et en grand nombre, même dans les gros villages. Ils respectent un seul code de la route : le plus culotté a la priorité. Certains font parfois demi tour au milieu d'une circulation très dense. Tout se gère à coup de klaxon et de coup de freins mais je n'ai jamais entendu d'invectives.
Ethiopie Ethiopie
Ethiopie il n'y a pas que les tricycles bleus qui servent de taxis

     

 

les marchés

Ethiopie On ne verra principalement que deux marchés, celui d'Addis-Abeba le premier jour - on ne fera qu'y passer en minibus - et celui de Gondar pour y acheter des épices. Notre guide Daniel ne semble pas très enthousiaste à l'idée de nous y emmener, peut-être de crainte qu'un de nous ne s'y perde ou qu'on y passe trop de temps. Même si tout est un peu mélangé, on peut quand même distinguer des zones où les échoppes sont rassemblées par thème. Nous, on y est pour les épices et on achètera de la cannelle sous forme d'écorce et non pas en poudre. Dans ce coin de marché, il y a plusieurs vendeurs d'encens qui se présente comme des bouts de bois secs éclatés de taille diverses.


S'il y a beaucoup de monde, on ne se sent pas oppressé par la foule et on circule sans problème. Je ne ressens aucune animosité envers nous, tout juste une vague curiosité car il est vrai qu'on détonne un peu. Personne ne nous aborde ou ne tente absolument de nous entraîner dans a minuscule boutique pour nous vendre quelque chose et il fut vraiment marquer un certain intérêt pour qu'on nous adresse la parole.
Les boutiques de Gondar, en tôle et en partie en ciment, sont très récentes, à peine un mois. En effet, il y a eu de récentes émeutes dans la ville, concentrées surtout sur le marché , qui ont sérieusement dégénérées et ue grande partie des échoppes alors en bois ont flambées.
Juste un mot sur l'état d'urgence en Ethiopie depuis ces évènements. Partout dans notre périple le pays est calme. Je m'attendais à voir des policiers et des militaires partout et en fait nous n'en verrons quasiment pas, beaucoup moins qu'en France et jamais dans les campagnes. Il y a eu juste deux barrages routiers, plus pour les contrebandiers de charbon de bois qu'autre chose.
Ethiopie
Ethiopie Pour en revenir au marché, c'est le seul endroit où il y a un peu de détritus mais beaucoup moins qu'à Paris en fin de journée ! il y a beaucoup de boutiques d'habits, donc assez colorées mais aussi beaucoup d'échoppes plus neutres. L'aspect général est donc moins chatoyant que ce qu'on a pu voir par exemple à Aman dans le centre ville. On sent aussi qu'on est pas sur le même niveau de vie. Certes, les Jordaniens n'étaient pas vraiment riches mais les Ethiopiens sont dans une économie de l'essentiel pour la plus grande partie d'entre eux et cela se ressent sur le marché

La partie consacrée au café (où nous ne ferons que passer en minibus à vitesse réduite vu la circulation) montre à nouveau la façon d'appréhender la "production industrielle" : des adultes et beaucoup d'enfants trient le café vert sur des bâches à même le sol, tout comme on trierait des lentilles. Il y a des sacs d'environ vingt à cinquante kilos en cours de "traitement" sur out un quartier de Gondar.

les animaux en ville

Quelle que soit la taille de la ville (hormis Addis-Abeba qui est un peu particulière), on voit énormément d'animaux en vile, répartis en deux groupes.

La première catégorie, ce sont les ânes et, dans la partie est, les petits chevaux, utilisés pour porter des charges ou tirer des charrettes à plateau à deux grosses roues de voiture, parfois pour tirer des calèches, là aussi avec des grosses roues, résultat du recyclage ultime des roues à bout de souffle des véhicules motorisés. Dans les petites villes, ils représentent environ la moitié des véhicules en circulation, l'autre moitié étant constituée des taxis tricycle bleus.

La deuxième catégorie d'animaux en ville, se sont les troupeaux de deux à dix têtes de zébus ou de chèvres. Une partie vient des campagnes pour y être échangées ou vendues au marché, l'autre partie y vit à demeure. En effet, et bien que les maisons et les propriétés ont très petites en ville, chacun essaie d'y élever tant bien que mal deux ou trois animaux en plus de quelques poules pour avoir un petit complément de revenus (pour les plus pauvres, la viande est une rareté dans les repas). La circulation des véhicules motorisés est donc assez compliquée car ceux-ci doivent se faufiler entre les animaux qui occupent souvent toute la route, surtout en vile, et leurs gardiens ne sont pas toujours pressés de les pousser de côté.

Quand il y a un accident, tout comme dans les campagnes, c'est toujours le chauffeur du véhicule à moteur qui est considéré comme responsable et il doit indemniser le propriétaire de l'animal, après discussion et négociations avec le chef du village pour le montant à payer. Il parait que ce système est bien accepté et ne pose pas de problèmes...

argent et pourboires

La monnaie en Ethiopie est le Birr. Il faut compter environ 25 Birr pour un euro. Quand j'ai changé dix billets de cinquante euros pour couvrir tous les frais à notre charge pour les quinze jours, je me suis retrouvé avec... cent trente billets de cent Birr ! Cela fait une sacré liasse ! Et les billets ne sont ni très jeunes ni très propres. On a plus qu'envie de se laver les mains dès qu'on en manipule u !

Le gros problème a été de décider ce qu'on doit donner pour les pourboires, sachant que tout un tas de monde tente de nous aider, même pour des gestes simples afin de récupérer quelque chose. C'est par exemple porter une valise sur quelques mètres ou aller chercher la clé de l'Eglise dont l'entrée est de toute façon payante. On essaie de comprendre le niveau de vie des différentes professions pour avoir des repères. Un enseignant du primaire gagne environ cent euros par mois, on chauffeur de bus un peu plus. Un certain nombre de salaires tourne autour de deux cent cinquante à trois cents euros. Mais un trajet en taxi tricycle ne coûte que quelques Birr soit un ou deux centimes d'euros ! Notre guide Daniel ne nous aide pas vraiment et sa hiérarchie des valeurs entre nos différents aides (chauffeurs, cuistots, aide cuistots, muletiers...) n'est pas toujours très logique surtout quand on la compare avec ce qu'il donne lui-même pour les différents services rendus au groupe. Par exemple, il donnera plus à celui qui nous a fait attendre plus d'une demi-heure pour nous ouvrir l'église qu'à la femme qui nous a accueilli chez elle pour nous préparer le café!

Le problème se pose aussi pour ceux qui veulent acheter quelque chose et notamment aux enfants. D'un côté, il vaux mieux ne rien acheter pour ne pas en fire des mendiants professionnels. De l'autre, cela peut leur permettre "d'arrondir les fins de mois" de la famille.
Sachant qu'on est en Afrique, il faut négocier. Oui, mais jusqu'où? Et la solution de faire confiance à Daniel et à ses connaissances n'est pas toujours idéale. Deux d'entre nous ont ainsi acheté des porte-bébés fort chers et ont été un peu déçus du résultat (odeur de cuir très forte). Il semblerait qu'il y ait eu un partage de marge entre le vendeur et l'intermédiaire...

On a donc touché du doigt toute la difficulté à bien appréhender la différence de niveaude vie et de richesse entre nos deux civilisations où le coût des biens , de la nourriture et des services n'a rien à voir de l'une à l'autre.

les réfugiés

Une ou deux fois lors de nos transferts, nous avons vu des camps de réfugiés, pour la plupart Érythréens. Ces camps sont souvent subventionnés et supervisés en grande partie par l'ONU.

Outre le fait que ces camps sont bien plus propres et mieux construits que ceux en France (on est à l'opposé des styles "jungle de Calais") il est très surprenant de voir que les réfugiés disposent de logements et de structures bien meilleures que la plupart des Ethiopiens. Il y a cependant quelques restrictions à cela. Par exemple, il leur est totalement interdit de se mêler à la population, encore moins de s'implanter ou de fonder une famille en Ethiopie. Tout est fait pour qu'ils ne soient qu'en transit dans ces camps, avant de tenter l'aventure vers d'autres pays d'accueil, ceux d'Europe la plupart du temps.

La raison de la présence de réfugiés Erythréens ne m'a pas paru très claire. Certes il y a eu un conflit entre l'Ethiopie et l'Erythrée (ancienne province d'Ethiopie devenue indépendante) sans vainqueurs mais avec beaucoup de dégâts il y a quelques années sauf que cela ne semble pas la raison principale qui est, d'après notre guide, le régime autoritaire de l'EZrythrée et surtout les cinq années de service militaire obligatoire.

les repas

La conception des repas est radicalement différente de ce que l'on connaît en France et est parfois surprenante.

Pour le petit déjeuner :

Pour le déjeuner ou le dîner:

structures sanitaires / handicaps divers

On nous avait prévenu: en Ethiopie, il vaut mieux ne pas tomber malade, ne pas avoir d'accidents, que les pharmacies sont pauvrement achalandées et que les médecins sont rares.

La réalité confirmera cela. Nous ne verrons (et que dans les grandes villes) que de rares pharmacies, jamais d'ambulances parcourant la ville toutes sirènes hurlantes en action et seulement deux grands hôpitaux universitaires.

L'accès aux soins semble un vrai problème en Ethiopie pour la plus grande partie de la population. Vu de loin ou sans y regarder trop en détail, les gens semblent en bonne condition physique. De près, c'est différent. Il suffit de regarder les dents (et notamment des jeunes) pour vérifier le niveau sanitaire : si les sourires des jeunes sont éblouissants, l'alignement des dents est assez approximatif dans bien des cas. Et puis, une chose m'a frappée : presque personne ne porte de lunettes ! Soit les Ethiopiens ont des gènes particuliers pour la vue, soit le coût des lunettes et de la consultation d'ophtalmologistes est prohibitif pour leurs moyens. Je pencherais vers la deuxième solution... On verra plusieurs fois des aveugles dans les rues, dont une partie doit probablement venir de problèmes oculaires non ou mal soignés.

Et si l'Ethiopie a un taux de natalité parmi les plus élevés du monde, c'est aussi un des pays avec le taux de mortalité infantile parmi les plus forts, en décroissance certes, mais très loin des standards des pays occidentaux