Expatrié(e)s :
ancien(ne)s petit(e)s ami(e)s mal rangé(e)s
Un "triple 7" (Boeing 777) est un gros avion moderne. Il n'en est pas moins un avion assez bruyant et moyennement confortable, surtout en classe économique. En plus le voyage s'est déroulé avec des micro turbulences qui ne sont pas très gênantes sauf quand on veut dormir. Et comme le vol de plus de six heures a commencé à vingt deux heures quinze pour se finir à l'équivalent de cinq heures françaises, autant dire qu'on n'a pas du tout dormi et qu'on est fatigué à l'arrivée.
L'assez long trajet de l'aéroport à l'hôtel permet de commencer à découvrir la ville : les immeubles modernes côtoient les baraques en tôle, beaucoup de grandes ensembles sont en cours de construction. Ces derniers offrent un aspect insolite : les échafaudages sont en bois, grands treillis de troncs fins sans planches de plateaux et qui montent à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Bonjour la sécurité !
Devant notre hôtel, il y a un gros bouchon de voitures qui s'écoulent difficilement. Cela est dû à une messe un peu particulière, celle du Christ Saint Sauveur. Nous sommes tous frappés du spectacle auquel on assiste : autour de la petite église, il y a des centaines voire des milliers de personnes, surtout des femmes et des enfants car les hommes sont dans l'église (la séparation hommes femmes dans l'église orthodoxe d'Ethiopie est beaucoup plus marquée que pour les catholiques). Tout le monde est habillé en blanc pour cette grande fête avec souvent de très jolies décorations non figuratives. J'ai une envie folle de prendre des photos mais bien que ce soit permis, je me retiens car on est quand même dans une cérémonie religieuse. On se fraie sans trop de problème un chemin dans la foule pourtant dense. Ce qui surprend le plus, c'est aussi bien la ferveur que la participation de tous, tant dans les chants que pour les répons. La liturgie et les chants semblent complètement différents du style grégorien auquel nous sommes habitués. Et si les messes ordinaires ne durent "que" trois heures, cette cérémonie-ci durera toute la journée, sachant qu'elle a commencé la veille ! Et si en Egypte on s'était un peu agacé de l'appel des muezzins cinq fois par jour pour la prière avec des haut-parleurs à fond, ici, on y aura droit jusqu'à 22 heures, mais en continue ! Et curieusement, on y a retrouvé le même style, surtout pour nous qui ne connaissons aucune des deux langues, arabe ou guèze. | |
si la messe dure plusieurs heures, les gens y rentrent et en sortent en permanance |
Cette ferveur, on la retrouvera lors du trajet vers la montagne qui surplombe Addis-Abeba car nous verrons une procession, toujours du Christ Saint Sauveur, de plusieurs centaines de personnes habillées en blanc. Dans nos différentes déambulations dans la ville, on remarquera aussi le nombre très important de gens qui portent une croix autour du cou, aussi bien les hommes que les femmes.
Nous passons beaucoup de temps à circuler dans la ville pour aller dans les
collines boisées essentiellement d'eucalyptus (grands arbres à développement
rapide qui permettent le reboisement mais qui ont l'énorme inconvénient d'être
exclusif de tout le reste, tant animaux que plantes au sol ou autres arbres). Il
est très étonnant de voir autant de verdure tant en ville que dans les environs. Les eucalyptus . Une grande forêt composée uniquement d'eucalyptus surplombe la ville |
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La ville elle-même ne présente aucun intérêt en terme d'architecture. Il n'y
a aucun bâtiment ancien (la ville n'a guère plus d'un siècle) et pas de belles
bâtisses. Seul le nouveau gratte-ciel de l'OUA construit par les chinois change
un peu la situation. Si les routes sont assez souvent à peu près goudronnées,
notre minibus doit souvent aller au pas dans les trous ou les tranchées mal
comblées. On sent que le niveau de vie est bas tant par les constructions que
par les innombrables vendeurs de rues. Pourtant, c'est assez propre, sans
beaucoup de papiers ou de plastique au sol, en tout cas pas plus qu'à Paris en
fin de journée ! Et c'est vrai aussi dans les quartiers où les habitations sont
en tôle avec les chèvres qui grignotent ce qu'elles peuvent aux alentours. Cela
n'a rien à voir avec la Jordanie ou surtout l'Egypte ! le batiment de l'OUA (Organistion de l'Union Africaine) |
Addis-Abeba est une ville sans grands immeubles, pas plus de six ou sept étages et ce, pour les plus récents. Du coup, et pour une population de plus de quatre millions d'habitants, c'est une ville très étendue et pas très dense non plus avec beaucoup de petits champs d'herbes et de broussailles. Pour la circulation, difficile de se faire une idée : on est dimanche et le trafic est forcément réduit. Si les voitures semblent en général assez récentes et en très bonne état, il y a quand même quelques exceptions notables : les minibus omniprésents qui drainent la majorité du transport (les gros bus sont très vétustes et "rafistolés") et les taxis bleus Fiat hors d'âge qui semblent tenir parfois à coup de fil de fer avec, comme frein à main à l'arrêt deux cailloux sous les roues !
La visite du "grand musée" d'Addis-Abeba m'a laissé perplexe : c'est assez
petit et au final il n'y a pas grand chose à voir. Dans ce pays aux origines de
l'humanité, même le squelette de Lucy est une reproduction ! En moins d'une
heure, y compris les explications de notre guide, on en a fait le tour. le trône d'Ailé Selassié |
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des couronnes de rois | |
une araire en bois (que nous retrouverons en vrai dans les champs) |
Le soir, trop fatigués et ayant mangé tard à midi, nous n'irons pas au repas
de l'hôtel mais nous nous contenterons de tranches de cake. Le problème pour
moi, c'est que je ressens un peu l'altitude bien qu' Addis-Abeba ne soit pas si
haut que cela (2300m.). C'est peut être dû aussi à mon angine-bronchite qui doit
réduire suffisamment ma capacité pulmonaire pour me créer ce petit souci. Même
au repos, mon rythme cardiaque reste à 90 - 95 pulsations par minute !