Axoum

On commence la journée par un petit déjeuner très moyen et minimaliste au lodge à Wukro. On s'est levé assez tôt car la route est longue. On refait une partie de la route de la veille au soir. Vus les problèmes au lodge, on se dit qu'on aurait mieux fait de rester une nuit de plus sous la tente.

	Très vite, la route (asphaltée) monte, tourne, descend dans des paysages invraisemblable, très arides et surplombants des vallées et des ravines profondes. Peu d'arbres mais des petits champs accrochés aux pentes rocailleuses. Quelques rares maisons, ce qui n'empêche pas, comme toujours en Afrique, que dès qu'on s'arrête il y a plusieurs enfants qui arrivent de nul part. On a sans cesse l'impression d'être sur une crête qui domine les vallées étroites de plus de mille mètres. Sur la route elle-même, peu voire pas de trafic routier proprement dit, seulement les inévitables ânes, chèvres et zébus avec qui il faut sans cesse négocier le passage à coup de klaxon et de coup de freins. Cela m'étonne, c'est la seule route goudronnée du nord et qui traverse tout le Tigré.

Un peu avant Axoum, le relief est spectaculaire: de grandes buttes de pierre, de 300 à 500 mètres de haut et très à pic dépassent des vallées verdoyantes.
	Après un rapide repas, on commence par visiter les tombeaux de Khaleb et son fils, beaucoup moins impressionnants que n'importe quel monument égyptien, bien que ces deux édifices soient faits de gros blocs de grès taillés. Sauf dans l'enceinte des tombeaux, nous sommes assaillis par des gamins véritablement collants qui tentent de nous vendre des babioles. Même des dénégations répétées ne les découragent pas. Nous visitons ensuite le musée d'Axoum qui, tout comme celui d'Addis-Abeba, est très pauvre comparativement à nos grands musées. Axoum est pourtant une grande cité historique!
Nous parcourons ensuite rapidement le champ de grandes stèles. Celles-ci sont un peu décevantes de par le fait que certaines d'entre elles sont soutenues par d'énormes poteaux totalement inesthétiques pour les empêcher de tomber. Il faut dire qu'une pierre de vingt mètres de haut et de moins d'un mètre carré au sol n'est pas très stable. Nous visitons enfin les tombeaux familiaux situés juste à côté des stèles et enterrés. Dans ces tombeaux, une chose est frappante : les linteaux en grès qui ont résisté pendant des siècles commencent à se fendre depuis qu'ils ont été mis au jour il y a moins de vingt ans!
	En fin d'après-midi, on va voir le palais de la reine de Sabbat, situé un peu en dehors de la ville. En face de ce qu'il reste de ces bâtiments autrefois grandioses, il y a quelques stèles, beaucoup moins travaillées que celles du centre ville d'Axoum car érigées non plus pour de riches nobles mais pour des familles plus ordinaires. Je ne verrai rien du palais : pas très en forme et fatigué, je préfère rester dans le minibus.

Le repas du soir à l'hôtel est un peu une catastrophe : j'attends ma pizza près d'une heure pour avoir au final un bout de mou pas cuit; les champignons sont caoutchouteux au possible et la pâte n'est pas cuite sur plus de la moitié de la surface. Et je ne suis pas seul dans ce cas ! Et la salade de fruits a été une des plus quelconque parmi toutes celles qu'on a mangées durant ce voyage.

Pour résumer Axoum a été une assez grande déception. Peut être attendais-je trop de cette cité réputée et multi-millénaire dont les origines sont aussi vieilles que l'Egypte des grands pharaons et l'histoire presque aussi riche. Peut être était-ce ma petite forme physique ou les gamins pénibles des rues.