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Site de Corinne et Patrick : voyages


LALIBELA

On se réveille très tôt (4h40) pour prendre l'avion. Premier problème du jour : pas d'électricité dans l'hôtel et il faut s'éclairer aux lampes frontales ... juste cinq minutes. Après un rapide petit déjeuner, on arrive à l'aéroport où on aura droit à deux contrôles de bagages et deux heures de retard. Cela valait le coup de se lever aussi tôt !

L'avion à hélices permet de ne pas voler trop haut - environ deux à trois mille mètres au dessus du sol et du coup on voit assez bien le paysage. Deux choses surprennent : tout d'abord, il y a des habitations dont le toit en tôle brille au soleil regroupées en damiers presque parfaits, tout comme les différents quartiers d' Addis-Abeba. Cela nous a beaucoup surpris car on s'attendait à une jungle anarchique de constructions établies au hasard. D'autre part, le relief vu d'en haut semble plat, creusé de gorges profondes de centaines de mètres avec des rebords à pic. Il y a beaucoup de champs cultivés, surtout vers Gondar (l'avion pour Lalibela y faisant une escale) où les terres forment un damier vert clair, jaune et brun du plus bel effet.

L'arrivée à l'aéroport de Lalibela est spéciale car la piste d'atterrissage est entourée de collines et de sommets qui nous entourent ! Ensuite, on a droit à une piste en gravier avec des portions en goudron qui se révèlent pire que la partie en graviers à cause des trous. La route serpente entre petits champs, maisons ou huttes isolées, caillasses et à la fin monte vers Lalibela. A nouveau, je suis étonné de la propreté des propriétés même si elles semblent primitives : pas d'herbes folles, pas de détritus, et les courettes en terre ont l'air soigneusement ratissées. Comme il est environ midi, nous croisons beaucoup d'enfants qui sortent de l'école, constituée de petits bâtiments au milieu de nul part. Il est vrai que dans un habitat aussi dispersé et sans vrai village, l'école peut être à peu près n'importe où. Cette dispersion impose aux enfants, même jeunes, de longues marches pour y aller. On comprend pourquoi les éthiopiens sont champions du monde en marathon !

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Pour le repas de midi, on a eu droit au repas traditionnel. Dans un grand plat (pour deux personnes) est posée une grande galette de teffe, la céréale locale, avec par dessus différentes compositions : poulet frit, bœuf qui est en fait du zébu, chèvre, lentilles, carottes, pomme de terre, pois chiche ... le tout assez relevé. Si on est sensé manger des bouchées avec les mains en enrobant les aliments avec le teffe, tout le monde demande des fourchettes : le teffe, légèrement fermenté, a un goût curieux.

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En allant visiter les églises de Lalibela, je suis abordé par un gamin qui, comme les autres commence à parler avec moi, à m'offrir une petite croix en bois et à me demander mon adresse email. D'habitude, c'est pour avoir de l'argent. Là, je me prends au jeu et on parle quelques instants en anglais qu'il maîtrise bien. Comme il ne me demande pas d'argent, je lui donne mon email. Il me donnera un peu plus tard une carte postale avec son email toujours sans me demander d'argent. Veut-il vraiment correspondre avec moi ? Est-ce une arnaque à venir ? L'avenir le dira. lalibela

Le programme de visite des églises de Lalibela semble très chargé : onze églises en trois heures ! Comme il y a un soleil très chaud et sans nuage, je vide le sac à dos au maximum pour ne conserver que de l'eau. Grave erreur : deux heures plus tard, un orage éclate et la pluie démarre en refroidissant l'atmosphère. Je regrette alors sérieusement d'avoir abandonné mon polaire et mon blouson dans le minibus !

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Contrairement aux églises européennes, les églises de Lalibela sont toutes petites et il ne faudrait pas deux groupes comme le notre pour en remplir une. Pourtant, on n'est que treize avec le guide ! Ces églises ont été creusées dans la roche et pour la plupart d'entre elles, sont monolithiques. L'intérieur est très sombre, au sol il y a des tapis un peu usés, des tableaux plus ou moins anciens ainsi que de grandes tapisseries couvrent les murs. Pour chacune d'entre elles, il y a un prêtre qui y est toute la journée. On ne peut y rentrer que sans les chaussures (on paiera un gardien qui nous accompagnera durant tout le cheminement d'une église à l'autre et dans le but de surveiller nos chaussures), les hommes nu tête et les femmes avec un voile sur les cheveux. On peut prendre des photos (mais sans flash), y compris du prêtre qui va chercher presque à chaque fois sa croix de procession pour poser avec. Bien que toutes les églises aient été creusées en même temps, elles sont toutes très différentes notamment par le degré de sculptures intérieures.

La circulation d'une église à l'autre est assez ardue car le sol n'est pas plat, les marches très usées et très disparates, voire glissantes quand il tombe de la pluie, sans aucun garde-fou ou protection ni même main courante. On est loin du niveau de sécurité en Europe pour les lieux touristiques ! Et puis, on "traverse l'Enfer" : un long tunnel de 46 mètres parcouru totalement à l'aveugle sans aucun éclairage.
 

L'église de Saint Georges, la plus mythique de l'ensemble, entièrement creusée dans le roc. Un couloir d'accès lui aussi creusé dans le rocher débouche au pied de l'église lalibela
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lalibela Deux jeunes filles dans le couloir d'accès venues prier.Elles sont en habit de fête, obligatoirement blanc selon la tradition, avec de très jolies décorations non figuratives mis à part la croix

 

Avant de retourner à l'hôtel, on assiste à la "cérémonie du café". C'est une tradition en Ethiopie, grand producteur de café, qui rassemble la famille chaque soir. La mère de famille ou sa fille si elle est suffisamment âgée commence par griller le café vert sur un petit réchaud puis pile les grains roussis dans un mortier avant de verser le résultat dans une grande cafetière en terre cuite. En même temps, elle fait du pop corn et brûle de l'encens sur un autre petit réchaud. Ici, l'encens est un arbre assez commun et cela permet à tous de pouvoir en brûler. On mangera aussi de la galette de blé qui ressemble fort à nos crêpes, mais sans lait. La jeune fille qui s'en occupe est habillée de l'habit de fête et le tableau est vraiment charmant. Corinne puis une autre randonneuse passeront ce genre de vêtement et j'en ferai évidemment une photo.

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