Le guide - le groupe

Notre guide Daniel est un éthiopien qui a travaillé d'abord au chemin de fer à Addis-Abeba et qui a vécu quelques temps en France.

C'est un des meilleurs guides qu'on ait eu dans nos différents voyages. Il est très volubile, parle tout le temps avec nous ou avec les autres éthiopiens et semble connaître énormément de monde dans toutes les villes et villages que nous traversons. Il a des connaissances très étendues, tant sur les questions de civilisation, d'environnement ou de société que botanique ou animalière. Mais parfois, ses réponses sont inexactes notamment sur la taille des grandes villes : il ne sait pas, à un zéro près si Makele a 250 000 ou 2.500.000 habitants et il me soutient que Gondar a 1.500.000 habitants. La vérité est plus proche de 300.000 pour Makele et un peu moins pour Gondar, ce qui est déjà pas mal, ceci d'après plusieurs interrogations sur Internet. Il est vrai que toutes les agglomérations de l'Ethiopie ont une croissance ultra rapide (entre fois 2 et fois 3 en dix ans!) et la vie grouillante des rues fausse la perception qu'on peut en avoir.

Comme beaucoup d'africains, il préfère donner une réponse fausse que d'avouer ne pas savoir. C'est assez rare mais vite agaçant, tout comme la notion du temps et des distances, là aussi typiquement africaine. "A pied juste à côté" peut signifier deux kilomètres, "à midi" veut dire en général 13h30. Il est vrai que quand les enfants font cinq kilomètres à pied pour aller à l'école, cela relativise bien les choses.

A plusieurs reprises, il saura gérer les problèmes et les conflits (notamment dans les hôtels) avec maîtrise. Il est vrai que c'est son rôle premier mais tout le monde ne s'en sort pas aussi bien, surtout quand il faut gérer les aléas inévitables de ce genre de voyage en groupe important.

Daniel est très fier de son pays, avec son histoire et ses richesses naturelles, sans se voiler la face sur ses faiblesses et ses contradictions. Chrétien croyant et tolérant, il aura de passionnantes discutions au sujet des religions. Seul petit bémol : il veut que les femmes progressent dans la société ... mais quand même à condition que l'homme reste devant ! Après tout, c'est dans la Bible! Il est vrai que dans le rite orthodoxe éthiopien, l'homme est totalement prééminent par rapport à la femme. Cela a forcement un retentissement dans la vie de tous les jours pour les gens imprégnés de cette culture.

Quand au groupe, c'est là aussi un des meilleurs qu'on ait eu, surtout du fait de son homogénéité. Le petit groupe la première semaine aux Canaries était plus sympa encore mais au niveau physique, il fallait "courir" derrière des gens limite marathoniens. Là, on est tous globalement du même niveau même si Xavier (le plus âgé) et Laurence sont les plus en forme mais ne foncent pas. Il n'y a ni traînards ni fonceurs dans les marches et tout le monde est à l'heure dans les différents rendez-vous, ce qui est très appréciable. Un peu de plaisanteries bonne enfant de temps en temps, de bonnes discussions tant à table que pendant les marches, bref l'idéal.

Question sécurité, il est plus que rassurant dans ce pays aux infrastructures sanitaires rudimentaires d'avoir dans le groupe un médecin et plusieurs pharmaciens. Au moins, on est sûr d'être bien entouré en cas de problème ou pour de petits conseils qui sont toujours les bienvenus. Tant en ville que dans les campagnes, je n'aurai vu ... qu'une seule ambulance qui semblait en fait plus un véhicule de transport qu'une véritable ambulance.

Pour la gestion de la cagnotte, pour les pourboires (dont je reparlerai plus loin) là aussi, pas de problèmes. Les discussions ont toujours porté sur les montants respectifs à donner aux uns et aux autres, jamais pour "mettre au pot".
Bref un groupe idéal avec des gens ouverts et chaleureux, suffisamment sportifs pour ne pas gêner les autres et pas trop pour ne pas les "écraser" de leur conditions physiques.