On dit d'un accusé qu'il est cuit
quand son avocat n'est pas cru
Tout comme pour la carrière du Djebel Silsileh, la dahabieh nous permet
d’accoster le long du Nil à un petit village où il n’y a aucun quai. Après un
court trajet en taxi local (ce qui nous permet de découvrir ce moyen de
transport qui remplace les bus), nous arrivons aux tombes d'El Kaab récemment
découvertes et mises en valeur par des belges. Leur particularité est d’être
orientée vers l’ouest, ce qui est très rare car les anciens égyptiens vénéraient
le soleil levant, signe de renaissance plutôt que le soleil couchant, symbole de
mort.
Les tombes ne sont pas celles de pharaons mais de riches dignitaires,
architectes royaux ou grands propriétaires. Parmi ces derniers, certains
possédaient des centaines de têtes de bétail, des milliers de volailles, des
vignes … Leur richesse, ou plutôt les représentations symboliques de celles-ci,
s’étalent sur les murs dans des fresques colorées absolument magnifiques.
Si
les tombes ne sont pas très grandes (environ dix mètres sur cinq), elles sont
très bien conservées même après des milliers d’années. Et contrairement aux
sculptures des temples, on voit ici des scènes de la vie quotidienne avec les
outils et les techniques de l’époque.
Comme les tombes sont creusées à flanc de collines, on peut admirer la vallée du Nil « vue de haut ». La démarcation entre le désert et les terres irriguées est très nette et toujours aussi surprenante. Au loin, on peut voir les restes des anciennes fortifications d’El Kaab. Cette petite ville est en fait une des plus vieilles au monde : elle existait déjà dans l’Egypte antique, quatre mille ans avant nous !