les tôles ondulées ;
les vaches aussi
L’avantage de la dahabieh par rapport au gros bateau, c’est de pouvoir
accoster même quand le quai est étroit ou l’eau peu profonde. Cela nous permet
de visiter un endroit peu connu : une carrière de grès.
En fait de grès, il s’agit d’une pierre jaune très friable et donc facile à travailler même avec des outils en cuivre (le fer n’était pas connu au temps des Ramsès). Rien à voir donc avec le grès des Vosges, rose ou rouge à cause de l’oxyde de fer et assez dur.
Comme tout chantier destiné au temple, il y a un petit temple creusé à même la roche au bord du Nil. L’élément qui m’a semblé le plus intéressant, c’est l’inscription en hiératique (écriture commune), qu’on ne voit jamais dans les temples où seule l’écriture sacrée (hiéroglyphe) a droit de cité.
Surplombant la rive gauche, le chemin qui mène aux carrières proprement dites est bordé de tombes. Celles-ci, d’environ dix mètres carrés sont vides car pillées depuis des centaines d’années. Elles étaient réservées aux architectes et aux maîtres d’œuvre. Nous voyons aussi une inscription laissée par Ramsès II.
Tout comme pour les temples, le gigantisme est la règle pour la carrière
elle-même, surtout quand on imagine le travail des centaines d’ouvriers qui
détachaient les blocs de pierre dont certains faisaient plusieurs tonnes. Les
grands murs verticaux nous surplombent d’au moins vingt mètres et on se sent
comme écrasés par les hautes parois. Plus anecdotique, on voit les traces
laissées par l’aiguisage des outils sur les pierres et qui sont restées intactes
après trois mille cinq cents ans.