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Quand la neige fond,

ou va le blanc ?

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Site de Corinne et Patrick : voyages


Omalos

J'attends cette journée dans les gorges de Samaria avec une certaine impatience car elle est censée être à la fois la plus spectaculaire pour le site et la plus sportive, surtout si l'on finit à pied jusqu'à Omalos : on a alors quatre kilomètres et demi de supplément par rapport au programme pourtant chargé avec ses mille deux cent cinquante mètres de montée, de la mer jusqu'au plateau d'Omalos. omalos et samaria
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omalos et samaria On part tôt, avant huit heures et avec une certaine fraîcheur qu'on gardera jusqu'à dix heures trente car nous serons soit à l'ombre des montagnes au départ soit dans les gorges resserrées ensuite puis plus ou moins avec des arbres, en fait jusqu'à l'ancien village de Samaria. Jusqu'à ce moment-là, nous n'aurons rencontré que cinq personnes dont une qui monte et que nous avons dépassée. Entre temps, pendant plus d'une heure, nous sommes dans la partie spectaculaire des gorges et aussi l plus amusante: nous devons traverser sans arrêt le ruisseau qui coule assez fort, tantôt sur des petits ponts de bos à raz de l'eau, tantôt sur de grosses pierres qui n'émergent pas toujours et évidemment, à un moment je me rte et "plouf!" les deux pieds dans l'eau jusqu'aux mollets! Je n'ai pas beaucoup de regrets d'avoir les pieds et les chaussures trempées car on se mouille forcément un peu vu le nombre de passages de la rivière qu'on doit faire car il y a quand même beaucoup de débit : on est à la fin de la fonte des neiges pour les massifs au dessus des gorges et le débit est exceptionnel pour la saison.
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Si jusqu'à Samaria le chemin était en montée douce voire presque à plat, cela change et on attaque véritablement la montée. A partir de Samaria, on quitte les gorges étroites voire verticales pour un vallon très resserré qui entoure le lit du torrent. On y croise beaucoup de monde bien qu'on ne soit pas en période de pointe (jusqu'à mille cinq cents personnes par jour). Heureusement, au bout de deux heures le "flot" se tarit et on est presque tout seul pour la grande montée finale, toute en zigzags puis même en escaliers.

Nous montons sans aucun problème malgré nos cinq heures de marche dans les jambes, ce qui est loin d'être le cas de tout le monde: on en voit qui souffrent et pourtant ils sont beaucoup plus jeunes que nous! Le temps, très chaud et ensoleillé jusque là devient frais et nuageux, ce qui n'est as plus mal dans cette montée raide où il faut fournir un certain effort.
omalos et samaria
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Tout le long des gorges, il y a des aménagements, tant pour l'eau - petites fontaines -que pour les poubelles ou les WC. Du coup, il n'y a aucun déchet par terre, ce qui rend cette montée encore plus belle.
omalos et samaria Dans la dernière centaine de mètres de dénivelé, on est même au niveau de coulées basses de neige. Toute la fin se fait sur le chemin construit en escalier, avec des passages pas très rassurants: les parois ont tendance à s'ébouler et certaines sections sont protégées par un grillage de côté et au dessus de nous.
A l'arrivée au col, tout en haut du chemin et après près de mille trois mètres de montée et près de six heures de marche, on a la possibilité d'appeler le patron de l'hôtel pour qu'il vienne nous chercher. Comme il n'y a que quatre kilomètres et demi, nous préférons finir à pied. Après tout, on est venu en Crête pour marcher... Sur la route nous traversons deux troupeaux de chèvres dont certaines sont confortablement couchées au beau milieu de la chaussée et ne se bougent pas même quand des voitures passent. Le goudron garde de belles traces de leurs passages répétés bien qu'il ait plu quelques jours auparavant.

Tant qu'on marchait, on n'avait pas froid. Mais à l'hôtel, on se rend compte qu'il fait plutôt frais (on est quand même à plus de mille mètres d'altitude) et il n'y a pas de chauffage dans les chambres. Heureusement qu'i ly a des couvertures un peu chaudes!

Le restaurant est assez moyen mais pas les prix, identiques à ceux de la côte pour une qualité moindre. Surtout, avec le raki, c'est pomme et orange!
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omalos et samaria Le lendemain 9 mai, nous projetons de monter au "Trône de Zeus", en fait le Gigilos, sommet à deux milles mètres, d'où l'on peut avoir un panorama superbe par beau temps. L'hôtelier nous met cependant en garde sur des passages difficiles car éboulés. On tente quand même la montée qui démarre au col de départ des gorges de Samaria. Il fait chaud mais le vent assez fort tempère la chaleur. Après une petite heure de montée puis un passage de plat voire descente, nous arrivons à une grande arche de pierre sous laquelle passe le chemin. Elle doit bien faire quinze mètres de haut et aussi bien juste avant que juste après on a un magnifique panorama tant sur le Gigilos lui-même que sur le Volakias encore plus haut avec ses deux mille quatre cents mètres avec des pentes enneigées qui scintillent au soleil.
Mais trois cents mètres après, on arrive à l'éboulis qui nous semble trop dangereux à franchir, bien que deux jeunes Français le traversent sans problème. Il faut dire qu'ils bondissent plus de rochers en rochers qu'ils ne marchent et on sent que ce ne sont pas des randonneurs débutants. On fait donc demi-tour et redescendons au point de départ pour remonter en face en direction du refuge de Kallergy à mille six cents mètres d'altitude. La montée se fit en trois étapes : un sentier très sympa à moitié sous les arbres, un bout de piste pour 4X4 en terre qui monte jusqu'au refuge et enfin un "raccourci" qui est en fait un ancien chemin plus assez fréquenté pour être facilement praticable. On se retrouve à crapahuter en plein maquis et sans repères dans des rochers difficiles. Le raccourci nous prend au final deux fois plus de temps que la longue route ! omalos et samaria
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Arrivés au col à deux cents mètres du refuge de Kallergy, nous sommes assaillis par un vent froid et soutenu. Les "polaires" sont donc de sortie. De là, au lieu de redescendre par la route au point de départ, on décide de prendre un chemin marqué sur la qui est en ligne de crête et petit sommet jusqu'à Omalos et qui est emprunté par tout un groupe dans le sens inverse. Ce chemin offre une vue à trois cent soixante degrés sur toutes les montagnes autour de nous et même sur les deux côtes, Nord et Sud, même si ce ne sont que deux petits triangles bleus entre deux reliefs.

La distance à parcourir jusqu'à Omalos n'est pas très grande, peut-être cinq kilomètres et six cent cinquante mètres de dénivelés. Il nous faudra pourtant plus de deux heures tant le chemin est difficile : on doit descendre dans une montagne de caillasses coupantes et déchiquetées, en équilibriste d'un rocher à l'autre. de ce fait, aucune trace de chemin n'est véritablement dessinée et il faut arriver à repérer les marques bleues ou rouges parmi le chaos de pierres, ce qui est très difficile à certains endroits. Ce parcourt sera donc très technique et le plus fatiguant de tout notre séjour en Crête (il aurait été beaucoup facile en montée) mais on ne regrette rien, bien au contraire. Au final, pour cette jornée, nous aurons fait au moins sept cents mètres de montée et neuf cents mètres de descente avec des tronçons très "sportifs".


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Le soir, on retrouve notre hébergement et ses inévitables oranges en dessert qu'on a déjà eu à midi dans le pique-nique préparé par l'aubergiste.