Agia Roumeli

	Une grosse étape côtière nous attend ce 6 mai pour rejoindre Agia Roumeli et nous partons assez tôt pour tenter d’éviter d’être en plein soleil en début d’après midiPour ne pas refaire la partie délicate entre Loutro et la plage de Marmara qui est sur notre chemin, nous prenons par le haut. C’est légèrement plus long mais beaucoup plus facile.

Jusqu’à onze heures, nous sommes en surplomb de la mer à flanc de montagne sur un chemin facile, le soleil dans le dos – on tourne en même temps que lui – et un léger vent de face qui est plus que le bienvenu car il n’y a strictement aucune ombre et aucun arbre. Durant ces trois heures, nous ne rencontrerons qu’une seule personne, autant dire que nous sommes seuls au monde dans cette partie-là. A partie de onze heures, on commence à être sous les arbres qu’on est bien content d’avoir au dessus de nous avec la température du milieu de journée. On croise aussi de plus en plus de randonneurs, en groupe la plupart du temps. On a l’impression que seules trois nations sont représentées : Allemands, Anglais et Français. Après la pause de midi, il fait de plus en plus chaud mais nous sommes bien à couvert sous les pins et cela reste supportable. A partir de quatorze heures, nous ne croisons presque plus personne jusqu’à notre hôtel qu’on pourrait appeler « au rendez-vous des Français » : comme la patronne est originaire de Susse (la Chaux de Fond) ses deux fils et son mari parlent aussi le français et cela attire tous les touristes francophones du coin. Ils sont aussi renommés pour leur chevreau frit dans l’huile d’olive, très bon à condition d’aimer l’odeur de la viande de mouton (même goût que le mouton en encore plus fort). Tout comme à Loutro, notre chambre donne côté mer avec vue sur le quai du ferry et la grande plage de sable qui finit au loin dans la montagne.

Dans la dernière partie du parcours, long mais facile, on se baigne deux fois pour se rafraichir car dans cette partie-là, nous sommes en bord de mer avec beaucoup de plages avec de l’eau toujours aussi limpide… et toujours aussi froide.
	Pour le 7 mai, sachant que nous restions à Agia Roumeli, on a le choix de différentes randonnées. on fera donc un compromis entre bord de mer et gorges, en remontant une gorge peu fréquentée, celle d'Ilegya qu'on commence après une heure de marche sur les galets.
Si le début de la gorge est assez facile, au fur et à mesure le chemin devient plus escarpé et de plus en plus dans les pierriers. l'énorme avantage, c'est qu'on est à l'ombre. L'inconvénient de cette gorge, ce sont les moustiques. c'est d'ailleurs le seul endroit de la Crête où nous en souffrirons. on passé plusieurs heures dans cette gorge et pourtant on n'y a vu strictement personne, à notre plus grand plaisir. En début d'après midi, nous retrouvons la plage et on en profite à nouveau, comme d'habitude pas très longtemps même si l'eau se réchauffe très légèrement au fil des jours. A peine commence-t-on à revenir au village qu'on revoit notre banc de dauphins, à environ deux cents mètres du rivage. C'est la troisième fois qu'on les aperçoit car on les avait déjà vus la veille en fin de randonnée et le matin même avant de rentrer dans la gorge. Il semblerait qu'on ait eu beaucoup de chance car notre hôtesse a été très étonnée quand on le lui a dit et son mari nous a dit que "parfois on arrive à en voir".
	Pour le repas du soir, je tente le poulpe grillé avec un peu d'appréhension ce qui n'est finalement pas justifié car c'est délicieux tout comme la salade de poivrons / aubergines frits et arrosés de miel. Pour le dessert, tout comme la veille, on aura droit à notre fromage blanc au miel et à notre raki. On a aussi essayé le résiné, vin blanc local dont les Crétois sont fiers mais on ne recommencera pas, la découverte nous ayant suffit!