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JORDANIE 2014

Du septième au dixième jour :  le Wadi Rum

pour voir toutes les photos du Wadi Rum (taille moyenne) cliquer ici

Fini (provisoirement) la partie visites, place au désert. A partir de Pétra, direction le sud, juste au dessus d’Aqaba dans le Wadi Rum, classé en réserve.
La première impression, c’est une succession d’îles au milieu de la mer, en réalité des massifs montagneux qui émergent d’une immense plaine de sable assez plate qui donne cette image de mer.
Wadi Rum
Wadi Rum Contrairement à Pétra, la roche et le sable sont beaucoup plus uniformes pour les couleurs dans les tons ocres même si nous verrons des zones beaucoup plus rouges ou presque blanches mais rarement grises ou ternes. C’est notre première vraie expérience du désert où nous y resterons durant quatre jours et quatre nuits, les précédentes randonnées du côté de Pétra n’étant pas tout à fait représentatives de ce type de trek. La réserve dans laquelle nous nous trouvonsn’est pas très grande (environ trente kilomètres de côté) et nous la parcourons durant ces quatre jours, sachant que l’ensemble du Wadi Rum est beaucoup plus vaste car s’étendant jusqu’en Arabie Saoudite toute proche. Nous alternons les passages dans la partie montagne et dans la « plaine », rendant ainsi les journées un peu variées. Sur la grande étendue presque plate alternent le sable dur et le sable très mou, ce dernier beaucoup plus fatiguant à traverser surtout quand on n’en a pas l’habitude. Au bout de quelques jours, on s’y fait et on change un peu la façon de marcher, à petits pas dans les traces du précédant, ce qui permet d’avoir un meilleur appui au sol.
Le désert n’est pas si désert que cela, surtout dans le Wadi Rum. Il y a des arbustes très bas ou des touffes d’épineux tous les trois à cinq mètres la plupart du temps, ce qui constitue comme une couverture lorsque l’on regarde à raz du sol. Il y a aussi des milliers de trous d’animaux : petits lézards, souris, fourmis et leurs fourmilières (pas comme les nôtres mais creusées dans le sable), gros trous de fennecs, ces derniers innombrables par endroit. Nous y verrons aussi une vipère des sables, très agressive et qui attaquait sans relâche le bâton de notre guide bédouin avant qu’il ne la tue. Il y a enfin beaucoup de chèvres (dont une, un peu perdue, qui nous suivra quelques centaines de mètres en bêlant désespérément), des brebis et des chameaux, le tout avec leurs crottes, très sèches la plupart du temps. Wadi Rum
Wadi Rum Dans les parties montagnes, ce qui frappe le plus, ce sont les odeurs très fortes. Nous l’avions déjà éprouvé avant, mais là, on est censé être au milieu d’un endroit ultra sec et aride. Les principales odeurs sont l’armoise et le thym que l’on respire à pleine bouffées quand on passe près d’une touffe. On voit aussi, par ci par là, quelques fleurs jaunes (iris) ou des touffes colorées de minuscules fleurs rouges ou roses. Il faut dire qu’il avait plu quelques jours auparavant , ce qui avait verdi la végétation.
L’aspect un peu déroutant de ces randonnées, encore plus dans le désert qu’avant, c’est que la nuit tombe très tôt : si le lever du soleil est à six heures du matin, il fait nuit noire à dix sept heures quinze et les ombres s’allongent dès treize heures. Cela décale les heures les plus chaudes entre midi et quatorze heures et juste après la pointe, la température devient carrément agréable. Si le soleil chauffe, il ne brûle pas (on est quand même en novembre) et c’est l’avantage de cette période : on ne mettra jamais de crème solaire ! L’autre avantage c’est que même à midi, il est relativement facile de trouver de l’ombre pour la grande pause. Le désavantage, c’est qu’il faut monter la tente très vite à la fin de la randonnée sous peine de devoir tout faire de nuit.
Au bivouac, on retrouve notre cuisinier et nos bagages. On a la chance que le bédouin qui nous prépare les repas soit un ancien cuisinier d’hôtel et ses plats sont du coup meilleurs que ceux des trois étoiles dans lesquels nous avons passé quelques nuits !
Le désert est réputé pour permettre de bien voir les étoiles. C’est complètement vrai et la Voie Lactée est franchement visible. Mais la peine lune qui se lève dès huit heures et qui dure toute la nuit efface en partie cette magie d’autant plus qu’elle éclaire à tel point qu’on n’a plus besoin de lampe frontale pour marcher dans le sable parmi les touffes de broussailles. Elle éclaire aussi l’intérieur de la tente, ce qui est bien au moment où on se couche mais moins bien le reste de la nuit. La bonne surprise vient de la température nocturne : je m’attendais à avoir froid (le désert est réputé pour ses nuits glaciales) et en fait le thermomètre n’est jamais descendu en dessous de treize degrés, ce qui est très supportable. Une autre bonne surprise vient du vent qui nous avait gâché la nuit lors de notre unique bivouac à Pétra. Nous arrivons dans le Wadi Rum avec un fort vent qui soulève le sable en gros tourbillons. Début de tempête ? Non car une heure plus tard, tout se calme et nous n’aurons qu’une petite brise rafraîchissante et bienvenue.
Wadi Rum
Wadi Rum Le problème majeur est que nous ne sommes plus habitués à dormir sous la tente et ce n’est pas le mince matelas qui permet une bonne nuit et du coup la fatigue s’accumule au fil des jours, pas tant musculaire que par manque de vrai sommeil. Presque la moitié d’entre nous couche à la belle étoile. Cela leur permettra de voir un fennec un peu aventureux parcourir le campement tranquillement. Le lendemain, grosse frayeur pour l’une d’entre nous qui se réveille brusquement avec un fennec qui se frotte contre elle !


Pour les soirées au coin du feu – et accessoirement chauffer l’eau pour le thé ou faire du pain – il faut ramasser du bois. Dans le désert, cela semble mission impossible et pourtant la récolte est facile avec tous les arbustes et les épineux desséchés qui ont l’avantage d’être particulièrement secs… à condition de ne pas se tromper : on voit souvent des branches qui semblent complètement mortes mais qui pourtant révèlent de la verdure à leurs extrémités.
Si j’avais déjà eu cette impression à Pétra lors de notre bivouac, ce qui est le plus impressionnant dans le désert, c’est l’absence de bruit : à l’opposé total de ce qu’on connaît, on n’entend pas le vent dans les arbres, pas de moustiques, pas de bruit d’oiseaux, pas de bruit d’avions (Senlis est assez servi de ce côté là), pas de bruit de voitures ou de camions. Ce silence est presque total, à peine perturbé par le bruit sourd des chaussures de marche sur le sable.
Wadi Rum
Wadi Rum Alors en conclusion, le désert nous a-t-il plu ? La réponse est mitigée. Il y a certes de beaux paysages de roches et de sables, de beaux couchés de soleil, de superbes nuits étoilées. Mais il y a aussi la chaleur, le vent possible (même si nous y avons échappé), la fatigue de la marche dans le sable mou, les randonnées interminables dans les grandes plaines. Oui, cette expérience était à faire mais non, nous n’y retournerons pas de sitôt, préférant les endroits un peu moins secs et un peu plus verts.
Le matin, avant de rejoindre les 4X4 qui nous ramèneront à Rum, nous partons à pied voir les gravures rupestres qui datent de dix mille ans environ. Les deux tiers du chemin sont semblables à ceux parcourus dans les grandes plaines durant ces quatre jours mais la dernière partie se fait dans des dunes de sable très fin et très coloré en rouge. Il y a très peu de gravures et celles ci sont relativement petites. L’originalité vient surtout du fait qu’elles représentent des personnages, ce qui est rare pour le paléolithique. Wadi Rum