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Site de Corinne et Patrick : voyages


JORDANIE 2014

Du quatrième au sixième jour :  Pétra et Mont Aaron

pour voir toutes les photos de Pétra  - mont Aaron (taille moyenne) cliquer ici

Premier jour

Pour cette quatrième journée, on aura droit à une première traversée de Petra, ce que j’attends avec une grande impatience. Pétra, c’est le défilé d’Indiana Jones avec au bout ce qui ressemble à une tombe creusée dans la roche et son canyon légendaire aux lumières féeriques. La réalité est sans commune mesure avec ses quelques clichés, bien plus belle et surtout bien plus ample.


Pétra, ce n’est pas un canyon mais des dizaines, pas un temple mais des milliers de tombes ou de salles sculptées. Oui, des milliers, disséminées sur un site immense, cœur d’un massif montagneux unique en son genre. En cinq cents ans environ, entre – 300 avant Jésus Christ et + 150, les Nabatéens ont rendu ce territoire magique, avec des constructions qui dépassent l’entendement, au niveau de l’Egypte des grands pharaons.
Pétra
Pétra Le plus extraordinaire dans tout cela est donné par la roche elle-même : le grès n’a pas une couleur uniforme mais un mélange de rose, de rouge, de jaune, de blanc et même de bleu, non pas en couches régulières mais en courbes rapprochées qui forment des dessins inimitables même par le meilleur des artistes.

Les marches des escaliers taillés dans la pierre offrent elles aussi de somptueux dessins, tout comme les frontons des tombes ou des lieux d’habitation et l’érosion par le vent chargé de sable n’a pas réussi à effacer ces lignes, même au bout de deux mille ans car pris dans la masse. Partout, l’érosion différente d’une couche à l’autre provoque des sculptures dignes d’un grand maître et on ne sait plus quoi photographier au long des kilomètres de randonnées que l’on fera dans ce site.
Pétra Pétra
Si le monument du Trésor de Pharaon est universellement connu, ce n’est pas le plus grand et de loin, même si c’est un des plus beaux et un des mieux conservés. Mais c’est celui qu’on découvre en premier quand on débouche du grand canyon (« Siq ») avec le soleil qui illumine sa façade.

Evidemment, les marchands du temple sont à l’œuvre, avec traversée du Siq à cheval ou en calèche et suite de la visite en chameau, le tout hors de prix. Il y a des dizaines d’animaux et il faut regarder où l’on marche, même si le ménage est fait en quasi permanence !
Pétra
Pétra Pétra
Pétra Si tout en bas il y a relativement du monde, on se retrouve très seuls dès que le groupe suit notre guide qui nous entraîne sur des escarpements plus difficiles d’accès. mais cela permet d’avoir une vue d’ensemble de l’immense esplanade centrale qui comprend, entre autres, un théâtre creusé dans la montagne (il n’y en a que deux au monde, tous les autres étant au moins partiellement en pierres taillées rapportées).
Après une pause où je déguste un jus de grenade qui vient d’être pressé et qui n’a au final pas grand chose à voir avec le sirop de grenadine, nous commençons vers onze heures la montée vers notre campement du soir. C’est dans cette partie que l’immensité du site commence à m’apparaître véritablement car partout nous longeons des tombes aux couleurs toujours aussi variées en montant jusqu’au Haut Lieu des Sacrifices. Pétra
Pétra La redescente se fait du côté opposé dans un canyon très étroit où il n’y a personne et où il faut escalader ou dévaler les grosses pierres qui jalonnent le chemin. A l’arrivée, le sac de Corinne aura un trou dû aux frottements sur le grès très abrasif. Là encore, pendant des heures, les couleurs du grès continuent de former des dessins extraordinaires sur les pierres aussi bien que sur les grandes parois.
Après avoir rejoint notre lieu de campement, nous installons la tente apportée par un bédouin en 4X4 et une soirée très sympa commence, une fois qu’on nous a ramené nos valises, oubliées par le bédouin dans le campement du deuxième groupe. Il nous prépare un repas très simple mais très bon : soupe, plat de riz et poulet, gâteau pour le dessert. Il fait plutôt froid mais j’arrive à me réchauffer contre la paroi de pierre derrière mon dos et qui a chauffé au soleil jusqu’à la tombée de la nuit. On se couche tôt car nous sommes un peu fatigués et il faudra se lever demain avec le soleil (six heures). La lune presque pleine éclaire le désert à tel point qu’on peut se passer des lampes frontales le temps de se déplacer. Pétra

Deuxième jour

La plupart d’entre nous ont mal dormi, en grande partie à cause du vent qui a soufflé dès le couché du soleil et qui rend très bruyant les tentes en nylon.

A 7 heures 30, nous commençons l’ascension du Mont Aaron où serait enterré Aaron, le frère de Moïse. Notre guide local est une petite bonne femme d’une trentaine d’années mais en paraît cinquante avec son visage buriné et déjà un peu ridé. C’est une bédouine mal chaussée mais qui avance vite même dans les endroits difficiles. L’ascension d’un peu plus de trois cents mètres de dénivelée est assez lente, de part quelques difficultés qu’il faut prendre avec précaution et aussi du fait de ceux qui, ayant mal récupérés dans l’autre groupe, montent assez lentement. Pétra
Pétra Au sommet du Mont Aaron, la vue est exceptionnelle avec des ravins et des vallées plusieurs centaines de mètres en contrebas et en toile de fond Israël et le désert du Néguev. A cause du vent, l’horizon lointain reste comme brumeux (c’est le sable du désert qui est soufflé). Tout en haut, il y a une petite mosquée (les musulmans vénèrent autant Moïse – et donc Aaron – que les chrétiens ou les juifs) et c’est de son toit que la vue est la plus saisissante avec un panorama à trois cent soixante degrés.
La descente est assez longue puisqu’il faut déjà redescendre à notre lieu de campement (par un autre chemin que la montée, plus tranquille mais plus long) puis refaire le trajet jusqu’à Pétra où nous ne ferons que passer en s’arrêtant quand même quelques instants pour regarder les mosaïques de ce qu’il reste de l’église byzantine. Pétra
Au lieu de refaire simplement le retour via le site de la veille où se pressent les touristes, nous faisons un détour pour passer par un autre siq (wadi el-mataba et wadi muthlim), celui de l’écoulement des eaux détournées par les Nabatéens pour protéger Pétra. Ce défilé est très étroit au départ (entre un et deux mètres) et comporte quelques difficultés. Tout le monde «s’éclate », même si ce n’est pas toujours facile mais c’est cela que l’on apprécie. Quelque part, ce boyau resserré est presque plus impressionnant que celui qui mène au Trésor car il est beaucoup plus « torturé » dans ses formes et ses virages, en tout cas il est aussi magnifique pour ses couleurs. Pétra
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Pétra Le clou de ce détour, c’est le tunnel, pas très long (quatre vingt mètres) mais très haut, creusé par les Nabatéens pour le détournement de la rivière.




En revenant entre l’entrée du grand siq et le centre d’accueil nous découvrons les premiers monuments que l’on a vu la veille sous le soleil couchant. Cela donne à la roche, très jaune dans cette partie, une luminosité extraordinaire qui n’était pas visible à neuf heures du matin.

Troisième jour

Un peu comme la veille, nous commençons par la partie randonnée de la journée à travers un chemin peu fréquenté qui aboutit au «monastère » de Pétra. Assez vite, on longe la faille vertigineuse qui borde tout le site de Pétra à l’ouest. La plupart du temps, le chemin est bien tracé voire avec des pierres cimentées en escalier, mais quelques passages sont un peu plus délicats, surtout dans la tête car le précipice est proche, qui plonge à plusieurs centaines de mètres au dessous de nos pieds. Au loin c’est comme toujours Israël et le désert du Néguev qu’on ne voit jamais très distinctement. A plusieurs centaines de mètres en avant, accroché à la paroi, on voit un point blanc… qui n’est autre qu’une poubelle sur un replat dans les rochers où nous attend un gamin de dix ou douze ans qui nous a préparé le thé le temps qu’on arrive jusqu’à lui ! Instant magique où, au milieu de nulle part, surgit un être humain avec son âne et ses chèvres, là où nous-mêmes n’arrivons qu’au bout d’une ou deux heures de marche à travers rochers et cailloux.


Si le Trésor de Pharaon est universellement connu, le « monastère »n’a pas grand chose à lui envier. Plus grand, plus haut, il nous domine avec son « toit », le tout sorti de la roche car toute la colline a été excavée pour révéler un monument incroyable. Si les Egyptiens nous ont laissé des constructions gigantesques, elles sont toutes le résultat d’empilement de pierres taillées et assemblées. Ici, une seule pierre, taillée et sculptée, creusée et lissée, utilisant parfois les couleurs de la roche pour en relever la beauté.


Après une pause face à ce monument où je déguste un « citron vert / menthe » fraîchement pressé (un peu décapant pour les gencives !) nous commençons la grande descente vers les tombes royales via un canyon venté très frais car à l’ombre. Si toutes ces marches ne nous posent pas de problèmes, on voit quelques touristes qui sont beaucoup moins à l’aise que nous !
Pour la pause de midi, nous remontons au dessus du site à l’ancienne citadelle des chevaliers d’où la vue sur la grande esplanade de Pétra vaut la petite grimpette un peu technique. Un touriste américain nous suit de près, heureux de trouver quelqu’un pour le conduire en haut, et donnera quinze euros à notre guide en remerciement ! On redescend en passant par les prisons, en fait de simples trous creusés dans la roche mais sur une paroi lisse et avec un à pic de dix à quinze mètres, de quoi décourager les évasions !


La fin d’après midi est libre et nous en profitons pour déguster un jus de grenade fraîchement préparé. Il faut quatre à cinq grenades pour un grand verre, ce qui explique son prix (trois dinars, soit environ trois euros et demi). Puis nous flânons pour acheter deux verres en onyx avant de revenir par le siq principal qui est quasiment désert à cette heure tardive (16 heures, sachant qu’il fait nuit noire à 17 heures 15) .

Au final, qu’en retenir ? Et surtout, Pétra est-il à la hauteur de sa renommée ? Oui, incontestablement, et même beaucoup mieux que ce qu’on en attendait vu l’ampleur du site et sa diversité. Faut-il y passer trois jours comme on l’a fait ? Oui mais à condition de « sortir » du Pétra culte touristique et d’avoir un très bon guide pour profiter pleinement de ce massif extraordinaire. Surtout, et à condition de pouvoir marcher un peu, il ne faut surtout pas tenter la promenade à cheval, en calèche ou en chameau car ce serait se priver de toute la magie des lieux en le parcourant trop vite ou en étant plus accaparé par le moyen de locomotion que par l’environnement.

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