les tôles ondulées ;
les vaches aussi
(du dimanche 08/05/2016 au dimanche 15/05/2016 avec deux jours sans vélo les jeudi et vendredi)
On part assez tôt le dimanche matin par un beau soleil qui ne nous quittera pas de la journée. Je connais déjà la partie fin du Territoire de Belfort / l'Isle sur le Doubs pour l'avoir déjà fait à l'été précédant. Ce n'est pas la section la plus belle, mais on arrive à traverser tout Sochaux / Montbéliard dans la verdure et c'est déjà pas mal. On arrive sur la Véloroute E6 au kilomètre 4 mais on a déjà parcouru environ 6 kilomètres pour y arriver. Dès qu'on est sur la véloroute, et jusqu'à Saint-Vit au kilomètre 135, la route sera parfaite, bien goudronnée et bien fléchée.
Entre Courcelles les Montbéliard et Bart : en pleins champs (avec même un petit tunel pour passer sous un passage à vaches). On remarquera qu'on est très seul pour un dimanche matin par beau temps. Ce sera le cas tout le long de la journée, alors qu'on s'attendait plus à un défilé de cyclistes.
Après une "grosse bosse", on retrouve le canal qu'on suit jusqu'à l'Isle sur le Doubs. Dans les vergers, les fruitiers sont en fleurs.
Après l'Isle sur le Doubs, on retrouve le Doubs, qu'on longera jusqu'à Clerval. A ce niveau , on est sur une grande boucle, sans autre paysage que la nature : on ne voit ni maison, ni route, ni voiture, pas même des pêcheurs. Seul le bruit des oiseaux et des barrages se fait entendre.
Une grande boucle du Doubs, entre l'Isle et Clerval
En regardant de près, on voit deux cygnes, oiseaux qu'on reverra assez fréquement (mais autant que les canards sauvages)
Un clocher comtois, typique avec ses tuiles vernissées et sa forme particulière.
Le Doubs a creusé les parois et comme la journée est calme et ensoleillée, on peut admirer le reflet dans l'eau. Ces grands rochers sont assez impressionnants un peu avant Baume-les-Dames, qu'on atteint vers 14 heures, après un peu plus de 70 kilomètres de vélo. On a réservé un des très rares hôtels de Baume-les-Dames ouverts le dimanche soir. Seul bémol : il faut monter la côte, celui-ci se situant dans le haut de la petite ville.
Le lundi matin, on part sous un ciel très bas et brumeux avec même quelques gouttes de pluie. Un peu après Baume-les-Dames, le Doubs très encaissé serpente entre les plisjurassiens de calcaire.
A une douzaine de kilomètres de Besançon, on alterne entre rives du Doubs et canal. Le temps s'est un peu dégagé et il n'y a pas de vent, ce qui est très appréciable en vélo.
Je m'attendais à une certaine "galère" pour la taversée de Besançon qui est une assez grosse ville et dont la traversée en voiture semble interminable. A ma grande surprise, la piste cyclable arrive jusqu'au pied de la citadelle sans qu'on ait vu d'agglomération, juste quelques maisons de l'autre côté de cette magnifique "coulée verte".
La célèbre boucle du Doubs sous la Citadelle n'est même pas un obstacle : pas besoin de traverser la vieille ville puisque le canal emprunte un tunnel (assez peu éclairé) qui débouche de l'autre côté de la citadelle... et à la fin de la boucle.
Et à nouveau, on se retrouve comme hors de la ville et il faut près de trois kilomètres pour retrouver le sentiment de longer la grande ville avec le bruit du trafic pas loin de nous avec les camions qui grimpent la côte de Beure.
En pleine nature, un spectacle inattendu : le canal franchit un tunnel après un bassin entouré d'arbres centenaires. L'endroit est magnifique et vaut vraiment qu'on y fasse une pause.
Après avoir franchi la bosse (petit village de Thoraise), on se retrouve de l'autre côté où on retrouve notre tunnel, avant d'arriver à une magnifique boucle du Doubs.
Un peu avant Saint-Vit, le Doubs est tantôt assez large (au niveau des barrages), tantôt plus étroit mais toujours calme et bleu gris sous un ciel assez menaçant.
L'hôtel de Saint-Vit étant fermé, nous avons trouvé à se loger dans une chambre d'hôte (avec table d'hôte, ce qui est très partique) à Roset-Fluant, qui a la particularité d'avoir un jardin bio où y courent poules, canards et chats et où il y a aussi un mouton, des biquettes et un chien. Pour la partie jardin, il y a des centaines de petits espaces pour les salades, les groseillers, les framboisiers, les artichaux, les ails, la rhubarbe, les carottes, les rosiers, le maïs... sous des cerisiers, des pommiers , des poiriers et même cinq néfliers dont nous bénéficierons au petit déjeuner avec la confiture de nèfles.
On aura quand même parcouru plus de 65 kilomètres pour cette étape, ce qui n'est pas si mal pour nous.
La nuit, on entend l'eau tomber du ciel. Mais au matin il pleut toujours et c'est sous une pluie soutenue que nous partons, après avoir décidé d'arrêter là notre périple car la pluie est aussi prévue pour les jours suivants, alors qu'on voulait aller jusqu'à Saint Jean de Losne. Si au bout d'une demi heure on est complètement trempé, la pluie cesse peu à peu et on arrive à être pratiquement sec lorsqu'on revient à Hyèvre-Paroisse en début d'après-midi après une étape de plus de 70 kilomètres. L'hôtel est très bien, avec vue sur le Doubs (même s'il est très en contrebas) et les menus sympas (mais pas donnés).
On repart le lendemain pour notre quatrième jour de vélo et on retrouve les mêmes paysages que le premier jour... sauf qu'il fait plus frais, limite pluie (on aura quelques gouttes dans la journée) et du vent.
Comme il est trop tôt pour terminer la journée, on fait un aller et retour jusqu'à Montreux Vieux (toujours sur la véloroute E6) dans le Territoire de Belfort, où on voit qu'on a changé de département : il n'y a plus de numérotation kilométrique, la piste, bien que bonne, est quand même de temps en temps en "tôle ondulée" et les fléchages et indications un peu moins fournies que dans le Doubs. Par contre, on y verra beaucoup plus de hérons et même un écureuil qui traverse la piste devant nous et un chevreuil à moitié caché dans les arbres (photo ci-après). Le problème c'est que le vent s'est levé et les derniers kilomèttres sont un peu pénibles, surtout qu'on en fera 90 en ce quatrième jour !
Après deux jours où on regarde tomber la pluie (avec un orage assez violent le vendredi soir, surtout au niveau quantité d'eau qui dégringole du ciel et qui inonde un peu les champs le long de la Savoureuse), on reprend le vélo, en repartant de Roset-Fluant après avoir refait tout le trajet Territoire de Belfort / Saint-Vit en voiture qu'on laisse le long du canal.
Le Doubs a beaucoup monté et les digues de canalisation avant les écluses sont légèrement submergées. La couleur de l'eau est passée du gris bleu au brun chocolat et les ruisseaux ainsi que les champs sont boueux. La température a chuté et on a droit à quelques gouttes d'eau.
Un peu avant Dole, une allée de platanes plus que centenaires : les troncs sont énormes, plus d'un mètre de diamètre ! Dommage qu'on les admire sous la pluie. En été, ce doit être magnifique comme allée ombragée.
La Collégiale de Dole et le port en conrtrebas. De même qu'à Besançon, on ne voit quasiment pas la ville
La "banlieue" de Dole avec la traversée de Tavaux / Damparis est la partie la moins intéressante du parcours. Une section en forêt est en cours d'aménagement jusqu'à Labergement en piste cyclable mais cela n'empêchera pas la partie ville. Un peu après, on rentre en Cote d'Or et à nouveau on sent le changement de département : une piste mi-gravillons mi-goudron, avec de l'herbe au centre et encore moins d'indications, comme si la E6 n'était pas une priorité touristique. Dommage, car le canal serpente beaucoup, ce qui donne un charme fou à ce coin.
On arrive à la Saône, rivière beaucoup plus large que le Doubs. Si elle semble tranquille, quand on y regarde plus attentivement, on voit beaucoup de tourbillons et de branches d'arbres qui dérivent.
Saint Jean de Losne, avec son grand port où cornent les sirènes des grandes péniches marchandes (il y a un mariage chez un batelier ce jour là). En dessous, la glycine à l'hôtel.
Bien que l'on soit l'après midi, il fait assez frais sous un ciel très couvert et il y a du vent qui nous a beaucoup fatigué pour cette étape de 60 kilomètres.
Bien qu'on soit samedi après-midi, Saint Jean de Losne est presque désert. Bien sûr, la température et le temps très gris n'incitent pas à la promenade, mais on a vraiment l'impression que tous les commerces sont vides.
Le dimanche, on part avec un soleil magnifique mais un "froid de canard" (pas plus de huit degrés) et un petit vent de face qui n'arrange rien.
Progressivement, le ciel se couvre, la température est toujours aussi fraiche et le vent ne faiblit pas. Au lieu de revenir par le même chemin (Dole et Orchamp), on oblique en diection de Arc et Senans par la vallée de la Loue qu'on ne verra à aucun moment. Si une partie se fait bien à plat, il y a aussi quelques bosses quand on longe de près la forêt de Chaux.
On arrive aux environs de midi à la Saline, qu'on admire sans y entrer et on mange en étant contre le grand mur sud, ce qui permet d'être un peu à l'abri du vent. Au plus chaud de la journée, il ne fera que 12 degrés.
La forêt de Chaux s'interpose entre la vallée du Doubs et la vallée de la Loue. Elle fait environ quinze kilomètres de large pour plus de vingt cinq de long. A vélo jusqu'à Rans, ce n'est pas très drôle : c'est tout droit, avec la piste cyclable séparée de la route, ce qui en fait une immense allée, ponctuée tous les trois cents mètres de troncs d'arbres en attente de ramassage.
C'est d'autant moins drôle qu'on a le vent de face et qu'on accuse sérieusement les kilomètres.
Arrivés à Ranchot de l'autre côté du Doubs par rapport à Rans, nous retrouvons le Doubs que nous remontons jusqu'à Roset-Fluant où nous retrouvons notre voiture... couverte de fleurs de maronniers : on s'était garé sous un maronnier et on a l'impression d'un épais tapis, tant sur la voiture qu'autour.
Et, avec ces 90 kilomètres, c'est la fin de notre parcours où au total on aura parcouru environ 440 kilomètres en six jours avec un temps en moyenne très mitigé. On y aura vu plus de soixante écluses (chacune dans les deux sens), des centaines de canards, quelques poissons, plusieurs cygnes, quelques hérons, on aura entendu des grenouilles et le cri pas très beau d'un héron qui a manifesté son mécontement à être dérangé dans sa chasse. On aura vu des paysages magnifiques, surtout entre l'Isle sur le Doubs et Saint-Vit , et quelques curiosités comme les ponts-canal ou les tunnels pour canaux.